
13 juin 2025
Été en intérim : quand le flou devient méthode
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Un accord menaçant les droits fondamentaux des intérimaires est sur le point d’être validé chez Adecco. Deux syndicats l’ont déjà signé. Il n’en manque qu’un pour entériner la suppression des Indemnités de Fin de Mission (IFM). La CGT Adecco dénonce une trahison silencieuse.
Dans un climat social où les discours sur la précarité font l’unanimité mais les actes laissent à désirer, la CGT Adecco s’indigne.
Un accord d’apparence technique, mais aux conséquences massives, est sur le point de voir le jour : il vise à supprimer les Indemnités de Fin de Mission (IFM) pour les intérimaires occupant des « emplois saisonniers » ou des « emplois à usage constant ».
Cet accord, déjà signé par la CFE-CGC et la CFTC, entraînerait une baisse directe de 10 % de la rémunération des intérimaires concernés. Ce sont les missions longues, récurrentes ou régulières
— justement celles qui permettent de stabiliser un peu les parcours — qui seraient visées.
Autrement dit : punir la fidélité, institutionnaliser la précarité.
Il ne manque aujourd’hui qu’une seule signature syndicale pour rendre cet accord applicable.
Une seule signature qui acterait la casse d’un acquis fondamental, conquis de haute lutte pour compenser l’instabilité imposée par le recours à l’intérim.
La CGT Adecco refuse cette logique.
Elle dénonce une négociation menée à huis clos, sans les premiers concernés : les intérimaires eux-mêmes.
Elle appelle à la vigilance, à la mémoire syndicale, et à l’exigence de transparence.
Les droits sociaux ne sont pas des variables d’ajustement pour bilans comptables.
Le syndicalisme ne peut pas être un relais docile des orientations patronales.
Il doit être un rempart.
Qui sera le troisième signataire ? Qui acceptera de sacrifier les plus précaires au nom du dialogue social ?
La CGT Adecco appelle chaque salarié à ne pas se laisser endormir : une signature de trop, et la trahison sera scellée.